« Pas de géant » est mon album coup de cœur de cet été 2020 ! Je remercie grandement la librairie la Grande Ourse pour me l’avoir fait découvrir et m’avoir donné l’opportunité d’en partager la lecture dans le cadre de la Place aux artistes de la ville de Liège.
Dans cet album jeunesse, Anaïs Lambert, une toute jeune illustratrice liégeoise, nous fait découvrir le jardin à hauteur des bottes d’enfant. Nul doute : à pas de géant, le jardin se transforme en terrain d’aventures où à l’observation et la rencontre d’insectes se mêle l’imaginaire des formes.
Non. Le tuyau d’arrosoir n’est pas un simple tuyau d’arrosoir mais pourrait bien être un serpent (chut il ne faut pas faire de bruit). Et aussi étrange que cela celui puisse paraitre, les escargots entament souvent des courses folles sous les feuilles ! Et quelle belle rencontre que celle avec le vieil éléphant ! Je l’ai vraiment vu se tenir dans l’arbre, me regarder, peut-être me chuchoter des mystères, tel une Grand-mère feuillage.
Il ne nous reste donc plus qu’à chausser nos bottes de géant et à inviter l’enfant à observer les formes, les textures et les couleurs en ouvrant grandes les portes de l’imaginaire.
Cela me rappelle l’anecdote suivante :
“Nils a 4 ans. Nous jouons ensemble dans le petit jardin à l’arrière de sa maison. Du haut de sa petite taille, il scrute fièrement et avec retenue la superficie du jardin, tandis que je m’affaire, légèrement clownesque, sous les arbustes, en piste pour quelques trésors. J’extrais de mes trouvailles de petites formes singulières dont mes doigts s’amusent à se parer et m’exclame : « Nils, Nils, des chapeaux de lutins ! ». Il me regarde très sérieusement et me rétorque : « Non. Ce ne sont pas des chapeaux de lutin. Ce sont des glands ». Me voilà toute décontenancée ! Fort heureusement, le t-shirt de Monsieur arborait une délicieuse tache de chocolat et vous ne le croirez peut-être pas, mais des glands, ça peut être aussi des attrape-taches !”
Pour les plus grands et les petits scientifiques en herbe, c’est parfois bien de ne pas chercher à savoir ce que les choses sont ou devraient être mais l’on pourrait s’amuser à comprendre que les monstres piquants peuvent être tout autant des châtaignes ! Avec l’album d’Anaïs Lambert on est sans cesse, par l’entremise du jeu texte / image, amené à contrebalancer nos observations avec les formes et les êtres qui peuplent notre imaginaire.
La lecture pourrait amener des prolongements intéressants à l’école ou à la maison : photographier ses découvertes et raconter une histoire sur base de ce qu’on a pu y voir ou bien encore rendre compte de l’imaginaire des formes dans un travail de dessin ou de peinture.
Vous trouverez également en ligne un dossier didactique rédigé dans le cadre d’une exposition du Service Général des Lettres et du Livre de la fédération Wallonie-Bruxelles qui offre d’autres prolongements possibles.
À vos bottes, petits et grands géants !